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L’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, membre du réseau Educadroit et engagé dans la Consultation Nationale sur les droits de l’enfant « J’ai des droits, entends-moi » en 2019, a été de nouveau identifié en 2021 par le Défenseur des droits pour mener une nouvelle consultation sur les droits de l’enfant en Normandie, afin d’accompagner les réflexions des enfants et de recueillir leurs paroles sur l’effectivité de leurs droits, avec une attention particulière sur les questions relatives à la santé mentale des enfants.

Deux journées d’échanges ont ainsi eu lieu les mercredis 26 mai et 16 juin 2021 à l’Institut, avec 13 jeunes normands, issus des tous horizons afin de rappeler les droits de la Convention internationale des droits de l’enfant, analyser les questions relatives à la santé mentale des enfants, réfléchir à la place du droit à la santé dans le quotidien des enfants, mais aussi pour imaginer des pistes afin de renforcer l’effectivité de ce droit en France.

A l’issue de ces deux journées, les jeunes consultés ont ainsi pu formuler plusieurs recommandations pour agir en faveur de la santé mentale des enfants. Ces recommandations ont été transmises à la Défenseuse des droits qui en a reçu des centaines formulées par des enfants provenant de diverses régions en France. Ces recommandations ont ensuite fait l’objet d’un rapport de la Défenseure des droits sur la santé mentale des enfants

Parmi les 13 enfants consultés en Normandie par l’Institut, Marie, étudiante et Elliott, lycéen, ont eu l’opportunité de se rendre à Paris le 23 novembre 2021, au siège du Défenseur des droits pour assister à la restitution du rapport « Santé mentale des enfants : le droit au bien-être » en présence d’une centaine d’autres enfants. Retour sur cette expérience de plusieurs mois.

Marie et Elliott - Consultation droits de l'enfant

Avez-vous aimé participer à ce projet. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Elliott : Oui j’ai aimé participer à ce projet. J’ai aimé le déplacement à Paris mais j’ai aussi aimé tout ce qui s’est passé au mois de juin, j’ai trouvé que tout était intéressant et j’ai appris plein de choses sur la santé mentale.

Marie : A Paris j’ai surtout retenu les témoignages des autres participants (…) certains témoignages étaient plus poignants. C’était vraiment à ça que j’ai accroché. Il y a eu par exemple celui d’une fille qui parlait de son expérience. Elle n’avait pas vraiment d’hébergement et elle racontait qu’elle vivait dans un hôtel, elle nous a vraiment tout raconté. Au début je n’y croyais pas (…) ça m’a vraiment touché, j’ai été très chamboulée par ce témoignage.

Elliott : Avant d’aller à Paris pour la restitution du rapport, je pensais être quelqu’un qui était au courant en général de ce qui se passait autour de lui et conscient des choses. Finalement je me suis aperçu que j’ignorais beaucoup de choses. J’ai été très étonné d’apprendre ce qui se passait en France particulièrement des conditions d’accueil du 115 dans les hôtels pour les immigrés (absence de places, punaises de lits, insalubrité).

Un des objectifs importants de cette consultation est notamment de permettre aux enfants d’être entendus sur les questions qui les concernent. Lors de cette consultation avez-vous eu le sentiment que votre parole était entendue et comprise, particulier en la présence d’un représentant politique tel qu’Adrien Taquet ?

Marie : Oui complètement, je me suis sentie enfin entendue. Bien sûr sa réponse a été un peu « philosophique » ça reste de la politique, il n’a pas été aussi précis que pourrait l’être une amie par exemple mais globalement je me suis sentie écoutée j’ai été satisfaite de la réponse qu’il m’a apporté.

Quelles recommandations avez-vous notamment exprimé et qui ont été intégrées au rapport du Défenseur des droits « Santé mentale des enfants : le droit au bien-être » ?

Elliott : La première c’était que nous trouvons important qu’on soit bien informé de nos droits dès le plus jeune âge, quand on est mineur. Qu’on puisse avoir des cours ou des matières au collège ou au lycée dans lesquels on nous explique vraiment ce que sont nos droits. Qu’on nous les présente et les explique clairement afin de pouvoir en avoir conscience et de pouvoir les défendre par la suite

Notre deuxième recommandation concernait le fait de pouvoir avoir accès à une psychologue dans chaque établissement scolaire pour pouvoir parler avec quelqu’un sans forcément qu’il y ait de rendez-vous avec les parents etc.

Elliott

« Nous trouvons important qu’on soit bien informé de nos droits dès le plus jeune âge, quand on est mineur. Qu’on puisse avoir des cours ou des matières au collège ou au lycée dans lesquels on nous explique vraiment ce que sont nos droits. »

Est-ce que cette expérience a changé quelque chose sur le regard que vous portez aujourd’hui sur vos droits en tant qu’enfant mais aussi en tant que futur citoyen ?

Elliott : C’est toujours positif de participer à une expérience comme celle-là. Personnellement j’aimerais bien m’orienter vers des études de droit. Participer un événement comme celui-là m’a permis d’en apprendre plus sur le droit, mais aussi sur l’importance de connaître son sujet et de pouvoir argumenter.

Marie : Oui ça m’a fait réfléchir à deux ou trois choses. Par exemple j’ai pensé que je pourrais m’engager dans une association qui aurait vraiment pour but d’écouter les jeunes qui souffrent. Je pense que j’aimerais bien faire partie de ce genre d’association, pour créer un espace de parole où les jeunes sont vraiment entendus.

Est-ce que vous recommanderiez cette expérience ?

Marie : Oui vraiment, j’ai trouvé cette expérience enrichissante et je voudrais qu’elle puisse l’être pour tout le monde. Je pense que cette consultation et cet événement peuvent faire prendre conscience de beaucoup de choses à certaines personnes. Je pense par exemple aux adultes qui ne savent pas toujours comment répondre aux enfants par exemple.  Je pense que ça peut être très bien que tout le monde entende ce qui se dit lors de cet événement par exemple pour que les parents comprennent des choses, mais aussi pour des personnes en difficulté, qu’elles puissent s’exprimer et qu’elles voient qu’elles ne sont pas seules.

Marie

« Je pense que cette consultation et cet événement peuvent faire prendre conscience de beaucoup de choses à certaines personnes. Je pense par exemple aux adultes qui ne savent pas toujours comment répondre aux enfants par exemple. »

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